Né à Hambourg en 1970, Wolfgang Bauer est diplômé de l’université de Tübingen en études islamiques, histoire et géographie. Aujourd’hui, il est journaliste pour Die Zeit et fait des reportages en Afrique, au Proche-Orient et en Asie. En octobre 2015, il a remporté le prix Jean Marin des correspondants de guerre pour son reportage sur les réfugiés syriens.
(Les quatre personnages, Birgit, Monika, Joe et Charly ont entre 22 et 30 ans. Les comédiens parlent un autrichien du quotidien, mêlé à du haut allemand. En aucun cas l’écriture ne doit conduire à l’utilisation d’un dialecte pur et dur. Une chambre dans un désordre extrême, voulu. Un grand lit, de biais, au milieu. Au sol, un tourne-disque. Une petite table, des chaises de jardin, des tabourets, un placard. D’innombrables disques sur les chaises, les tables, au sol. Des bouteilles de gin, de vin, de bière, partout. Une grande fenêtre. Dehors, une merveilleuse journée de printemps, des gazouillements d’oiseaux. Dans la pièce, la fumée des cigarettes, à couper au couteau. On peut à peine se déplacer sans heurter quelque chose. Le désordre n’a rien de génial, rien d’agréable, il est nerveux. Un miroir. Devant lui, Charly et Birgit. Ils sont à demi vêtus, et arrangent leur coiffure, longuement, en fumant une cigarette.)
BIRGIT : Fume en une à toi.
CHARLY (se jette sur le lit, cherche des cigarettes) : Où sont les Marlboro ?
BIRGIT : Regarde… elle est comment cette coiffure ?
CHARLY : Oui oui…